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Rallye de Balagne 18ème édition

Bonjour bonjour,

Comme convenu, je vais vous parler de mon week end au rallye de Balagne.

Oui, d’accord, avec un peu ( beaucoup...) de retard puisque celui-ci s’est déroulé du 20 au 22 novembre !

Mais chose promise, chose due, et, de toutes les façons, je n’allais pas vous parler de l’épreuve pour vous en donner, 15 semaines plus tard ( j’exagère à peine ), son résultat que vous avez pu connaitre, en temps et heure, via nos médias insulaires...

Non, en fait, j’ai eu la chance de vivre ce rallye de l’intérieur, en me fondant dans son organisation, et de là m’ est venue l’idée de vous en raconter non pas son déroulé sportif mais plutôt certaines petites histoires qui l’ont jalonné et dont j’ai pu avoir connaissance.

Tout d’abord, il convient que je vous fasse mesurer ce qu’organiser un rallye veut dire en terme de personnel mobilisé.

Il a fallu, en effet , près d’une centaine de commissaires pour encadrer ce rallye.

Ainsi quelques chiffres estimés à la volée :

- Au P.C Course ( centre de commandement ) à Ile-Rousse: une dizaine de personnes;

- Pour les vérifications techniques, toujours à Ile-Rousse puis de façon “volante” sur l’épreuve : 4 personnes;

- Aux parcs d’assistance, à Calvi les deux premiers jours puis à Belgodère : 4 personnes à chaque parc;

- Aux parcs de regroupement de Calvi et d’Ile-Rousse : 4 à 6 personnes à chaque parc;

- Pour chacune des spéciales ( épreuve chronométrée ) réparties sur l’ensemble du territoire de la Balagne : entre 25 et 30 personnes hors dispositif médical et pompier;

- Les commissaires embarqués en auto enfin ( tricolore, voiture info, etc... ), accomplissant l’intégralité du parcours juste avant, ou après, les concurrents : une quinzaine de personnes.

Au fil des mes pérégrinations à ce rallye de Balagne, qui en est tout de même à sa 18ème édition, j’ai pu voir à l’oeuvre une organisation rodée, gérant parfaitement le déroulé de l’évènement .

Oh, certes, il y eut de temps en temps quelques imperfections, mais ces dernières furent bien vite effacées, avec le concours de tous, dans un mélange d’adrénaline et de bonne humeur !!!

Bonne humeur, voilà, en effet, la parfaite définition de l’ambiance régnant sur le parcours !

Et la course me direz-vous ?

Ce fut un vrai festival, des voitures les plus puissantes, en passant par de jeunes pilotes aux montures bien plus modestes, et jusqu’aux véhicules les plus mythiques de l’histoire de la compétition automobile routière, il y avait forcément de quoi trouver son bonheur.

En passionnée d’automobile, ce fut pour moi une vraie exaltation à chaque voiture bondissant pour s’extraire de la ligne de départ.

Mais n’allez pas croire qu’un rallye s’assimile à un salon de l’auto animé où vous seriez le gentil spectateur d’un joli défilé.

Non, car bien des équipages ont connu leur lot de soucis et pour certain de sacrés déboires.

Laissez moi vous en conter quelques uns dont j’ai pu être la témoin grâce à la gentillesse de plusieurs commissaires ayant laissé mon carnet et mon stylo faire un petit bout de rallye en leur compagnie :

Vendredi, une seule spéciale à parcourir mais de nuit, ce qui change tout !

Pour en rajouter à la difficulté, un vent à décorner les cocus.

Ce détail aura toute son importance dans l’enchainement des faits qui vont suivre !

Soudain donc, une voiture de course, à l’assaut de cette première spéciale, voit son moteur prendre feu.

L’équipage peut s’extraire sans dommage et avec les commissaires présents sur les lieux (on les appelle les “inters” car on en trouve à intervalle régulier au fil de la spéciale) s’affaire à éteindre l’incendie pour éviter qu’il ne se propage à toute la voiture comme à la nature alentour.

Malheureusement, le vent, d’une terrible puissance à ce moment-là, va avoir raison de leurs efforts concernant la voiture.

Celle-ci sera totalement carbonisée.

Par contre, grâce aux efforts de tous, la nature ne subira aucun dommage.

Une image vaut mieux qu’un long discours !

Après ces émotions, une bonne nuit de sommeil m’attendait dans un sympathique hôtel ile-roussien.

Samedi 1ère spéciale : Notre Dame de la Serra ( Port’Agro - Le Fango )

On pourrait la résumer en un mot: hécatombe.

Premiers kilomètres, premiers dégats.

Une voiture git, sa roue avant gauche arrachée. J’étais, malgré moi, témoin de la détresse de son jeune équipage, oscillant entre la rage et les larmes, du fait, par cet abandon, de perdre irrémédiablement sa place de leader d’un championnat dans le cadre duquel il était engagé.

Un peu plus loin, une voiture VHRS ( une vénérable ancienne ) se réceptionne mal et file direct dans le bas côté de la route.

Le bas côté étant là un euphémisme car cette spéciale est connue pour être l’une des plus difficiles de Corse tant la route frôle un ravin abrupt et dépourvu de la moindre végétation qui vous invite, au terme de votre chute, à caresser directement les vagues déchainées...

Heureusement pour l’équipage, l’auto avait “atterri” dans le seul bosquet d’arbres sur plusieurs kilomètres, plus de peur que mal !!!

A quelques encablures de là, là où la route, enfin, pénètre dans les terres, j’en découvrirai une autre, complètement enfoncée dans la machja, à point tel que sa lunette arrière était alors le seul élément visible du véhicule !

Encore un peu de route et voilà une autre voiture qui, après avoir visiblement fait plusieurs tours sur elle même, s’était retrouvée en contre sens, son arrière carrément posé sur le muret d’un pont...

J’ai tourné autour de la voiture, écouté les commentaires des uns et des autres mais, je vous le garantie, je ne comprends toujours pas comment elle a pu se retrouver là !!!

Au sortir de cette mémorable spéciale, j’ai du, avec regret, laisser les commissaires poursuivre seul le fil du parcours.

Le lendemain, pour la dernière étape, je suis de nouveau “embarquée”.

Et le spectacle redémarre alors, comme les concurrents, lui aussi sur les chapeaux de roue !!!Jugez, à mes côtés vous auriez pu voir une Lancia Fulvia rejoindre le parc de regroupement sans freins, ce fût chaud à tous les instants sachant que, pour y parvenir, il fallait redescendre de la montagne ( sans cheval non plus! ).

Pour y parvenir, elle fut donc assistée par les commissaires de la voiture “balai”, lesquels iront jusqu’à imposer l’arrêt des automobilistes, en leur barrant la route, au bénéfice de la Lancia, laquelle a pu ainsi éviter toutes collisions.

Vous auriez également eu le temps de voir une Samba GLS, qui m’a-t-on dit, avait le roulement de roue arrière droit HS.

Lorsque l’on m’a expliqué la panne qui l’affectait, j’ai compris alors pourquoi, ce qui me faisait rire jusque là, elle s’ingéniait à rouler dans chaque flaque d’eau qu’elle rencontrait sur son chemin.

En effet, cette manoeuvre n’était pas anodine.

Non, ce doué en mécanique utilisait dont tout simplement les moyens naturels à sa disposition pour refroidir la pièce qui lorsqu’elle est défectueuse, se met irrémédiablement à surchauffer avant de céder.

En bref, la surchauffe du roulement risquait de casser définitivement la mécanique ayant pour conséquence de perdre intégralement la roue !!!

L’éloignement de la spéciale par rapport au parc d’assistance étant trop important, il fut obligé de zapper celui-ci et de rentrer comme cela jusqu’au parc d’arrivée final, son copilote passant de temps en temps, sur le routier, la tête à la fenêtre pour voir s’ils circulaient toujours avec un véhicule à quatre roues !!!

Ils y parvinrent, bravo à eux et merci aux...pluies de la nuit !!!

Quoi d’autre à vous raconter sur cette dernière étape.

Et bien, le dimanche, il y eut la spéciale 6, “Palasca”.

Ah Palasca...

Voyez-vous, il y a un avantage certain à faire un rallye là où tout a brûlé quelques temps plus tôt.

Cela permet en effet aux commissaires Inter ( j’ai expliqué plus haut, dans l’épisode de l’incendie, ce que c’était, c’est bon, vous suivez !?! ), au rôle si ingrat, de voir, pour une fois, la quasi totalité de la spéciale.

Ce qui est moins amusant, c’est que s’il y a une telle visibilité et c’est qu’il n’y a donc pas, ou très peu, d’arbre !

Chaque sortie de route devenait alors un concours de voltige !!!

Et bien, je peux vous dire que postée aux côtés d’un inter, ce dimanche matin là, je me suis régalée de ces vires et de ces voltes ne se terminant fort heureusement pas toujours (j’ai bien dit pas toujours...) dans un grand bruit de tôle froissée !!!

Enfin dimanche, dans la toute dernière spéciale, filant de Ville di Parasu à Felicetu, si il y avait bien une chose à ne pas louper, c’était bien la rencontre entre une auto et une habitation !

Et bien, je fus aux premières loges !!!

L’auto arrive trop vite, ça ne passe pas... c'est la sortie de route.

Instantanément, un poteau tombe “au champ d’honneur” et, tout aussi instantanément, l’ensemble du voisinage perd l’accès au téléphone...

L’auto poursuit sa route, confond le talus avec un tremplin de ski acrobatique, s’envole avant un atterrissage “artistique” dans le...toit de la remise d’une maison en contrebas de la route.

Je vous laisse imaginer la situation plus que cocasse lorsque les habitants, d’un certain âge, de la maison, sortis voir les raisons de tout ce vacarme, contemplèrent une automobile jouant les paraboles sur le toit avant de se retrouver nez à nez avec une copilote aux cheveux roses ( très joli à mon goût mais plus qu’anachronique en Haute-Balagne ).

Séance fou-rires assurée.

Et ne vous en faites pas pour la suite, aucun blessé grave n’était à déplorer et, pour les dommages matériels, les assurances étaient déjà mises en oeuvre avant même que la course ne reprenne !

C’est avec cette curieuse scène, que s’achèvera mon périple automobile balanin.

Les mots d’Emilia & Rosa

Ce tour balanin laisse toute sa place à la convivialité, au jeu, aux rigolades...

Chaque édition est l’occasion d’y retrouver des amis ou des connaissances.

Ce fut un vrai plaisir de s’y rendre !

Beaucoup de casses, peu de blessés, le rallye de Balagne nous a encore empli d’émotions.

Et si je pourrai vous dire que la météo ne nous a pas gâté avec des averses rendant le parcours quelque peu “glissant” et un froid pétrifiant.

Mais je préfère vous dire que, le vent une fois tombé, a fait place à un soleil magnifique laissant voir toute la beauté du paysage balanin.

À l’année prochaine !!!


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